Cultiver son potager offre l’opportunité de réduire l’empreinte carbone de son alimentation en limitant les transports et les emballages des légumes, tout en assurant une alimentation plus durable et autonome.
Cultiver son propre potager permet avant tout de produire des aliments frais, sains et savoureux, tout en favorisant une connexion directe et apaisante avec la nature.
En outre, cultiver un potager encourage l’activité physique et le bien-être tout en offrant la satisfaction de voir ses efforts se concrétiser.
Enfin, cela favorise la biodiversité en créant un écosystème propice à la cohabitation d’insectes bénéfiques et en préservant la diversité des espèces végétales.
L’empreinte carbone des aliments
Un quart de l’empreinte carbone des français est liée à l’alimentation (en savoir plus sur l’empreinte carbone des français).
Les émissions de CO₂ des produits d’origine animale dépassent très largement les émissions des produits végétaux. Un kilo de fruits et légumes génère environ 1 kg de CO2eq tandis qu’un kilo de viande de bœuf en produit entre 20 et 60 kg.
Selon le baromètre annuel de l’Ademe(*) : 84 % des Français affirment trier leur déchet, 73 % veillent à acheter des fruits et légumes de saison, 61% souhaitent acheter des produits locaux, 58% à consommer moins et 53% à limiter leur consommation de viande. Les habitudes bougent !
*representations-sociales-du-changement-climatique-22-eme-vague-du-barometre ADEME
L’empreinte carbone des légumes
Même si les légumes ont un impact CO2eqbien inférieur aux produits animaux, certains légumes sont plus «énergivores », notamment l’asperge, le champignon, l’avocat d’Europe et le concombre. A l’inverse d’autres sont moins impactants comme les petits pois, le fenouil, le chou, la betterave, la carotte, la blette, le poireau et l’épinard (voir l’impact carbone de quelques légumes).
En fait, l’empreinte carbone des légumes varie en fonction de plusieurs facteurs, notamment de la manière dont ils sont cultivés, transportés et distribués :
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- Méthodes de culture : Les légumes biologiques ou cultivés de manière durable ont souvent une empreinte carbone plus faible car ils utilisent moins d’engrais chimiques et de pesticides, ce qui réduit les émissions de gaz à effet de serre.
- Transport : Les légumes produits localement ou de saison ont généralement une empreinte carbone moindre car ils parcourent moins de distance pour arriver sur votre table. Les produits importés ou cultivés hors saison peuvent nécessiter des transports plus longs, ce qui augmente leur empreinte carbone. Le transport représente en moyenne 30% des émissions totales de gaz à effet de serre, parfois plus : les haricots venus par avion passe de 0,75 à 23 kgCO2/kg (trente fois plus).
- Emballage : Certains légumes sont emballés dans du plastique ou des matériaux non recyclables, ce qui peut augmenter leur empreinte carbone en raison de la production et de l’élimination de ces emballages.
- Transformation : Les tomates en boîte génèrent ainsi 1,4 kg équivalent CO2/kg contre 0,3 kg eCO2 pour des tomates fraîches (en saison) cultivées en France. Par contre le jus d’orange produit moins d’équivalent CO2 que les oranges entières à poids de produit égal
- Gestion des déchets : La manière dont les déchets agricoles sont gérés peut également influencer l’empreinte carbone. Les pratiques de compostage ou de production d’énergie à partir de déchets végétaux peuvent réduire cette empreinte.
- Énergie utilisée : Les serres chauffées ou éclairées artificiellement pour la culture de légumes hors saison peuvent avoir une empreinte carbone plus élevée en raison de la consommation d’énergie. Ainsi, les tomates hors saison (donc sous serre chauffée) passent de 0,4 à 2,3 kgCO2/kg soit près de 6 fois plus d’impact.
Cultiver son potager
Cultiver son potager permet de réduire sa production de CO2 d’environ 150kg par an. Réduire l’empreinte carbone des légumes cultivés au potager suppose de mettre en oeuvre certaines partiques écoresponsables :
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- Le compostage : Créer son propre compost à partir des déchets de cuisine permet de fertiliser naturellement le potager. Cela réduit les besoins en engrais chimiques, tout en minimisant les déchets envoyés à la décharge.
- Le choix des cultures : il faut opter pour des variétés adaptées au climat et au sol. Des plantes bien adaptées nécessitent moins de soins spéciaux, ce qui réduit l’empreinte carbone associée à la culture.
- La culture de légumineuses : l’incorporation de légumineuses dans son alimentation apporte des protéines d’origine végétale et limite la consommation de viande
- la gestion de l’eau : Utiliser des méthodes d’irrigation efficaces comme l’irrigation goutte à goutte favorise l’économie d’eau et la réduction de l’empreinte hydrique.
- Le paillage : l’utilisation d’un paillis organique permet de conserver l’humidité du sol, de réduire les besoins en arrosage et de limiter la croissance des mauvaises herbes.
- La rotation des cultures : la pratique de la rotation des cultures maintient la santé du sol, réduit les maladies des plantes et minimise le besoin d’intrants extérieurs. Insérez des engrais verts dans la rotation apporte de l’azote et de la matière organique et séquestre du carbone
- La protection naturelle des cultures : il est préférable d’utiliser des méthodes naturelles pour contrôler les parasites et les maladies, comme des plantes compagnes ou des techniques de lutte biologique, plutôt que des pesticides chimiques.
- l’utilisation de semences locales et non hybrides : Utiliser des semences adaptées à la région et préférer les semences non hybrides pour encourager la biodiversité et une meilleure adaptation aux conditions locales.
- La limitation du gaspillage : l’utilisation des légumes au fur et à mesure des besoins limite le gaspillage. Les légumes en excès peuvent faire l’objet de troc avec d’autres jardiniers
Adapter son alimentation
En conclusion, pour réduire l’empreinte carbone de son alimentation, il faut cultiver ses légumes ou les acheter localement, manger de saison et réduire sa consommation de viande.