Le poireau : légume star de l’hiver

poireauOriginaire du Proche-Orient, le poireau (Allium ampeloprasum var.porrum) appartient à la grande famille des Alliacées, tout comme l’oignon, l’ail et l’échalote. Il était déjà cultivé dans l’Égypte ancienne, où il figurait parmi les aliments quotidiens des bâtisseurs de pyramides.
Les Romains l’appréciaient particulièrement : l’empereur Néron en consommait régulièrement pour entretenir sa voix, au point qu’on le surnommait “Porrophage” (mangeur de poireaux).

Introduit très tôt en Europe de l’Ouest, le poireau s’est rapidement imposé dans les potagers et les cuisines d’hiver. En France au XVè siècle il fait partie de l’alimentation de base des paysans avec le chou et l’oignon.

Aujourd’hui, il est l’un des légumes les plus emblématiques de la saison froide, notamment en France et en Belgique. La France en produit 160 000tonnes chaque année.

Culture et saisonnalité du poireau

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Plantation de poireaux à la grelinette

Rustique et résistant au froid, le poireau se cultive facilement dans les climats tempérés. . On peut le semer en pépinière au printemps, puis repiquer les jeunes plants lorsqu’ils atteignent la taille d’un crayon, en les enterrant profondément pour favoriser la formation d’un long fût blanc. il peut être récolté de l’automne jusqu’au printemps et supporte très bien les températures hivernales. Après arrachage, c’est un légume qui se garde plusieurs semaines au frais ou conservé en terre.

Il en existe plusieurs variétés : le poireau d’été, plus fin et délicat, et le celui d’hiver, plus robuste et charnu.

Quelques points clés de sa culture :

  • Il préfère les sols riches et bien drainés.
  • Le buttage (remonter la terre autour du pied) permet d’obtenir un long fût blanc, tendre et savoureux.
  • Le poireau demande des arrosages réguliers, surtout en période sèche, et un désherbage soigneux
  • Une rotation de culture sur 3 à 4 ans est recommandée pour éviter les maladies du sol et la teigne du poireau.

 

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Poireaux de vignes avec bulbilles

Le poireau sauvage (Allium polyanthum), aussi appelé baragane ou  poireau des vignes, selon les régions, est une plante  proche de l’espèce cultivée qui pousse à l’état sauvage et se multiplie par bulbilles. Il se cultive à partir de jeunes bulbes prélevés sur des plants . On le coupe au fur et à mesure des besoins et en général il repousse jusqu’à la récolte suivante. S’il n’est pas arraché, il peut rester en place plusieurs années.

 

 

 

 

La teigne du poireau, comment l’éviter

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Larves de la teigne du poireau

Le vers du poireau, ou teigne du poireau (Acrolepiopsis assectella), est une petite chenille qui creuse des galeries dans les feuilles, provoquant leur jaunissement et leur dessèchement. Il se développe surtout en été, et ses dégâts peuvent fortement réduire la qualité et la conservation des poireaux.La lutte contre la teigne du poireau (Acrolepiopsis assectella) repose sur une combinaison de pratiques préventives et de moyens de protection.

Une méthode naturelle de lutte contre la teigne du poireau consiste à pratiquer la culture associée poireau-carotte. En effet, les odeurs émises par la carotte repoussent la teigne du poireau, tandis que celles du poireau éloignent la mouche de la carotte : cette association crée donc une protection croisée bénéfique aux deux cultures.

En complément, on peut utiliser un traitement à base d’eau de Javel très diluée (environ une cuillère à soupe par litre d’eau ou 100ml pour 10 litres) en pulvérisation sur le feuillage pour désinfecter et éliminer les œufs ou larves présentes à la surface des feuilles. A noter qu’elle se pratique également par trempage pendant 1/4 d’heure pour les jeunes plants avant plantation. Cette méthode assez controversée et dont l’efficacité n’est pas scientifiquement prouvée,  doit de toute façon être utilisée avec précaution, car un dosage trop fort peut brûler les plantes et l’eau de Javel est un biocide puissant qui peut altérer la vie du sol.

Ces méthodes  ne remplacent pas les mesures préventives essentielles, comme la pose de filets anti-insectes, la rotation des cultures et la destruction des débris végétaux après récolte.

Le poireau en cuisine : du pot-au-feu à la quiche

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Tarte aux poireaux

Polyvalent, le poireau se prête à de nombreuses préparations, aussi bien rustiques que raffinées.

  • Classiques incontournables : la soupe de poireaux-pommes de terre (souvent appelée potage Parmentier ou vichyssoise), le poireau vinaigrette ou la fondue de poireaux.
  • En garniture : il accompagne poissons, viandes blanches ou volailles.
  • En tarte : poireaux et lardons forment un duo très apprécié dans les quiches d’hiver.
  • Version gastronomique : on le retrouve entier, rôti au four, légèrement caramélisé et servi avec une sauce citronnée ou à la noisette.

Astuce : pour un goût plus doux, on peut le blanchir quelques minutes avant de le cuisiner.

Propriétés nutritionnelles

Le poireau est un allié santé par excellence :

  • Peu calorique (environ 30 kcal/100 g), il est riche en fibres douces favorisant le transit.
  • Source de vitamines A, C, K et de folates, il soutient l’immunité et la régénération cellulaire.
  • Il contient des antioxydants (flavonoïdes, polyphénols) bénéfiques pour le système cardiovasculaire.
  • Ses sels minéraux (fer, magnésium, potassium) en font un excellent dépuratif naturel.
  • Grâce à ses propriétés diurétiques, il aide à éliminer les toxines et à drainer l’organisme en hiver.

Le poireau incarne parfaitement la cuisine de saison. Nourrissant sans excès, savoureux sans artifice, il relie tradition et santé dans un même fût vert et blanc.
Qu’il soit mijoté, fondu, rôti ou simplement assaisonné d’huile et de vinaigre, le poireau reste le grand invité des tables hivernales.

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