Utilisation du fumier d’origine animale au potager

Le fumier animal est l’un des engrais naturels les plus anciens et les plus efficaces utilisés dans le jardinage. Il apporte des nutriments essentiels aux plantes, améliore la structure du sol et favorise la vie microbienne. Utilisé correctement, il peut être une véritable richesse pour le potager.

Mais comme tout amendement organique, il nécessite un certain savoir-faire pour en tirer le meilleur parti sans risquer d’endommager les cultures.

Le fumier animal : un amendement naturel et efficace

Le fumier est une source précieuse de nutriments, notamment d’azote (N), de phosphore (P) et de potassium (K), trois éléments essentiels pour la croissance des plantes. En plus de ces nutriments, il enrichit le sol en matière organique, ce qui :

  • Améliore la rétention d’eau dans les sols sableux,
  • Allège les sols argileux, facilitant ainsi le drainage,
  • Stimule l’activité des micro-organismes bénéfiques, comme les vers de terre, qui décomposent la matière organique et enrichissent le sol.
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Comparaison des modes d’action d’un amendement organique et d’un engrais de synthèse

L’utilisation du fumier permet également de réduire le recours aux engrais chimiques, ce qui est bénéfique pour l’environnement et la santé de votre jardin.

Les différents types de fumier

Tous les fumiers ne sont pas égaux en termes de composition et d’efficacité :

    • Fumier de cheval : il est riche en matière organique et a une texture aérée du fait de sa teneur en paille. Il est  idéal pour alléger les sols lourds. Il est plus  efficace et d’usage moins contraignant après un compostage de 6 à 12 mois.
    • Fumier de vache : il contient moins d’azote que le fumier de cheval mais est plus équilibré en nutriments. Il est bien adapté à tous types de sols.
    • Fumier de mouton et de chèvre : très riche en azote, c’est un engrais puissant qui doit être utilisé avec parcimonie, surtout dans les sols pauvres.
    • Fumier de volaille (poules, dindes, canards) : très concentré en azote et phosphore, c’est un engrais fort qui doit être composté avant usage pour éviter de brûler les racines des plantes.
    • Fumier de lapin : facile à manipuler, il peut être utilisé directement au potager, sans compostage, car il est moins « fort » que le fumier de volaille.

Comment utiliser le fumier au potager ?

L’utilisation du fumier au potager dépend de plusieurs facteurs : son origine, son type, son état (frais ou composté) et les besoins des cultures.

Sous quelle forme ?

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Fumier composté

 

    • Le fumier frais : Il est trop riche en azote et peut brûler les racines des plantes s’il est appliqué directement. Il peut également contenir des graines de mauvaises herbes ou des agents pathogènes. Le fumier frais doit être composté pendant plusieurs mois avant de pouvoir être utilisé au potager. Le compostage permet aussi de réduire les odeurs et de transformer le fumier en matière plus homogène et plus facilement assimilable par les plantes.
    • Le fumier composté : C’est la meilleure option pour enrichir votre sol. Il peut être mélangé directement au sol ou utilisé comme paillis en surface. Il est également plus stable et moins agressif pour les plantes. Il est préférable de se procurer du fumier déjà composté. Pour un fumier frais, le compostage s’effectue en tas régulièrement remué (tous les mois ou plus si la température est trop élevée) pendant environ 3 à 6 mois.
    • Fumier en granulé : il est facile à manipuler et à doser, hygiénique et concentré en éléments fertilisants. Bien dosé, son action est longue et progressive sous réserve de maintenir

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      Utilisation de fumier en granulé

    • un niveau d’humidité du sol suffisant. Mais il apporte moins de matière organique et d’éléments vivants que le fumier frais ou composté et son rôle sur la structure  et la vie biologique du sol est limité. De plus, il est plus coûteux que le fumier frais.

Méthodes d’application

    • Incorporation au sol : Mélangez le fumier composté directement en surface du sol avant la plantation. Cela permet de nourrir la terre et de préparer un sol fertile pour accueillir les semis ou les plants. Ne pas enfouir le fumier profondément sous peine de provoquer une faim d’azote et de perturber la vie biologique du sol.
    • Paillage : Le fumier peut aussi être utilisé comme paillis organique. Étalez-le autour des plants (en évitant le contact direct avec les tiges) pour protéger le sol, maintenir l’humidité et libérer progressivement des nutriments.
    • Thé de fumier : il est possible également de préparer un « thé de fumier ». C’est une infusion de fumier diluée à utiliser en tant qu’engrais liquide pour les plantes en cours de croissance. Pour cela, faites tremper du fumier dans de l’eau pendant quelques jours, filtrez le liquide, et arrosez vos plantes avec.

Apport en éléments fertilisants

Ils sont donnés dans le tableau ci-dessous

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Doses d’utilisation

Elles dépendent de l’origine animale du fumier, la nature du sol  et les cultures sur lesquelles il va être utilisé. En moyenne, les dosages sont les suivants :

    • fumier fais : 3 à 5 kg/m2
    • fumier composté 2 à 3kg/m2
    • Fumier en granulé : 100à 200g/m2.

En paillage, il s’utilise en couche de 2 à 3 cm.

Fumier animal : pour quelles cultures ?

Certaines cultures répondent particulièrement bien à l’application de fumier :

    • Les légumes gourmands en nutriments comme les tomates, les courgettes, les aubergines, et les pommes de terre bénéficient grandement de l’enrichissement en azote et en matière organique.
    • Les racines profondes comme les carottes et les betteraves apprécient un sol riche mais bien aéré, ce que permet le fumier composté.
    • Les cultures de feuilles (salades, épinards, chou) aiment également les apports d’azote, fournis par le fumier.

Cependant, pour les légumes racines comme les radis, il est préférable d’utiliser du fumier bien décomposé pour éviter les excès d’azote, qui peuvent affecter la forme et le goût des racines.

Les précautions à prendre

Bien que le fumier soit une ressource précieuse, certaines précautions sont à prendre pour éviter les problèmes :

    • Compostage obligatoire : Comme mentionné ci-dessus, le fumier frais peut brûler les plantes et introduire des agents pathogènes. Il est préférable de se procurer du fumier composté ou de composter un fumier frais pendant 3 à 6 mois avant de l’utiliser.
    • Dosage modéré : Un excès de fumier peut entraîner une croissance excessive du feuillage au détriment des fruits ou des légumes. la pluie ou l’arrosage peuvent aussi lessiver les nutriments vers les nappes phréatiques, polluant ainsi l’environnement.
    • Source du fumier : Utilisez de préférence du fumier provenant d’animaux nourris sans produits chimiques (herbicides, antibiotiques), car ces substances peuvent persister dans le fumier et affecter votre sol et vos cultures.

Le fumier animal est un excellent allié pour les jardiniers qui souhaitent cultiver de manière naturelle tout en améliorant la qualité de leur sol. En choisissant le bon type de fumier et en l’utilisant de manière appropriée, ils peuvent nourrir leurs plantes, améliorer la structure de leur terre et obtenir des récoltes abondantes. Il ne faut pas oublier de bien composter le fumier avant utilisation et de l’appliquer modérément pour un potager sain et productif.

 

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