Résumé : L’inoculation de plants de tomates avec des champignons mycorhiziens améliore la nutrition, la croissance, la tolérance au stress et la production de fruits, ce qui se traduit par des rendements plus élevés. En optimisant l’absorption des nutriments et l’utilisation de l’eau, les mycorhizes jouent un rôle clé dans la productivité des tomates, tout en favorisant une agriculture plus durable.
Les mycorhizes sont des associations entre des champignons symbiotiques et les racines des plantes.
Elles forment une relation bénéfique qui facilite l’absorption de nutriments essentiels, notamment le phosphore, et augmentent la résistance de la plante aux stress environnementaux.
Les mycorhizes ont un impact significatif sur le rendement des cultures de tomates en améliorant la croissance, la santé des plantes et la productivité des fruits.
Les mycorhizes permettent une meilleure absorption des nutriments
Les champignons mycorhiziens étendent le système racinaire de la tomate, augmentant ainsi la surface d’absorption des nutriments, notamment du phosphore, mais aussi de l’azote, du potassium, du calcium, et d’autres micronutriments essentiels à la croissance.
Les mycorhizes améliorent la croissance des racines
Leschampignons mycorhiziens stimulent la croissance des racines en formant un réseau de filaments (photo ci-contre) qui pénètrent plus profondément dans le sol, permettant une exploration plus efficace du sol pour les nutriments et l’eau. Cela aide à :
- Renforcer la plante : Un système racinaire plus développé permet à la plante de mieux ancrer, d’absorber plus d’eau et de mieux résister à la sécheresse ou au stress hydrique.
- Favoriser la croissance végétative : Une plante bien nourrie grâce à un système racinaire étendu développe une croissance végétative plus rapide et plus vigoureuse, contribuant ainsi à un meilleur rendement.
Elles améliorent la tolérance au stress hydrique
Les tomates cultivées avec des mycorhizes sont souvent plus résistantes au stress hydrique (sécheresse) et aux conditions climatiques difficiles. Les champignons mycorhiziens augmentent l’efficacité d’utilisation de l’eau par les plantes et leur permettent de mieux gérer les périodes de sécheresse.
Elles augmentent la production de fruits
Plusieurs études ont montré une augmentation du rendement en fruits des plants de tomate inoculés avec des champignons mycorhiziens par rapport à ceux non inoculés. L’augmentation de l’apport en nutriments et de la tolérance au stress permet à la plante de canaliser plus d’énergie vers la production de fruits, augmentant à la fois le nombre de fruits et leur qualité.
Elles réduisent l’utilisation d’engrais chimiques
Grâce à l’amélioration de la disponibilité des nutriments dans le sol via les mycorhizes, il est possible de réduire les apports d’engrais chimiques tout en maintenant des rendements élevés. Cela se traduit par des économies en intrants et une réduction de l’impact environnemental des pratiques agricoles.
Elles améliorent la santé globale des plantes
Les champignons mycorhiziens aident également les plantes de tomate à mieux résister aux maladies du sol et aux pathogènes racinaires, comme les nématodes. Cette protection indirecte contribue à maintenir la vigueur des plantes et à réduire les pertes liées aux maladies, augmentant ainsi le rendement global.
En ce qui concerne la rotation des cultures, on dit qu’on peut cultiver des tomates plusieurs années de suite au même endroit. Cette possibilité serait due au développement année après année de mycorhyses. Elles pallient l’épuisement du sol en exploitant les éléments nutritifs insolubles qui sans elles ne seraient pas disponibles pour les plants de tomates et provoqueraient la dégradation des performances des plantes.
Quelles autres plantes légumières peuvent bénéficier d’une symbiose avec des mycorhizes
La grande majorité des plantes potagères peuvent bénéficier de la symbiose avec des mycorhizes. C’est notamment le cas pour la plupart des légumes fruits (tomate, poivrons et piments, aubergines, courgettes, concombre, melons, potirons et courges, …), des légumes racines (carotte, radis, betteraves, navets, panais) et tubercules (pomme de terre, patate douce) et des fabacées (haricots, pois, fèves, lentilles, pois chiche) . Cependant, toutes les plantes ne sont pas mycorhiziennes. Certaines plantes potagères n’ont pas de relation mycorhizienne ou en tirent moins de bénéfices, car elles appartiennent à des familles qui ne forment pas naturellement de symbiose avec les champignons. c’est notamment le cas des brasssicaes (chou, brocoli, chou fleur) et des épinards.
Pratique de la création de mycorhizes sur la tomate
La création de mycorhizes consiste à introduire des champignons mycorhiziens dans le sol ou au niveau des racines des tomates pour établir une symbiose bénéfique. Cette introduction se fait via un « inoculum »constitué en général de spores du champignon ou de mycélium.
Chez la tomate, l’inoculation peut se faire au semis, à la première transplantation ou à la mise en terre (plants achetés).
Inoculation au semis
L’apport des spores de champignon se fait en mélangeant l’inoculum au terreau ou en utilisant du terreau qui le contient (terreau du commerce inoculé).
Inoculation lors du repiquage en godets
Cette méthode est souvent utilisée en pépinière pour garantir que les jeunes plants soient bien mycorhizés avant leur installation en pleine terre (figure ci-contre). Il faut placer une petite quantité d’inoculum dans chaque trou de plantation ou directement sur les racines des jeunes plants avant de les mettre en pot.
Inoculation au repiquage en terre
Cette technique s’applique en général sur des plants achetés, ou si on n’a pas pu pratiquer l’inoculation plus tôt. On met un peu d’inoculum au fond du trou de plantation, en surface pour un bon contact avec les racines ou directement sur les racines (inoculum dilué dans de l’eau de pluie ou gel) lors de l’extraction du plant du godet.
Précautions à prendre pour maximiser l’efficacité des mycorhizes
- Engrais chimiques : Évitez les engrais riches en phosphore après l’inoculation, car un excès de phosphore peut inhiber la formation de mycorhizes.
- Produits chimiques : Les pesticides ou fongicides systémiques peuvent tuer les champignons mycorhiziens. Il est donc recommandé de minimiser leur usage, surtout à proximité des racines inoculées. Pour la tomate il est recommencé de ne pas utiliser de bouillie bordelaise.
- Arrosage : Gardez le sol suffisamment humide après l’inoculation pour favoriser l’activité fongique.
Où se procurer l’inoculum
On trouve des produits destinés à créer ces mycorhizes dans les jardineries et les grandes surfaces de bricolage sous forme de poudre à saupoudrer ou à diluer dans l’eau d’arrosage, de dragées ou granulés à mélanger à la terre ou de terreau enrichi en inoculum pour réaliser les semis.
Avant d’acheter un inoculum mycorhizien, il est recommandé de vérifier que le produit correspond bien à ses besoins en termes de plantes ou de cultures spécifiques (légumes, arbres, plantes ornementales, etc.), car certains mycorhizes sont plus adaptés à certains types de sols ou de plantes que d’autres.
L’inoculum le plus efficace d’après de nombreux essais scientifiques est celui de Glomus intraradices. Toujours d’après ces études, il est préférable d’utiliser plutôt une seule souche d’inoculum qu’un mélange.
Quelques marques : Mycor®, Biochar, Mycorhiza®, Vitamino®, Mycoriz®, Dynamico, Rootmax
En savoir (beaucoup) plus sur les mycorhizes (dossier pdf)